Obsessions nocturnes

Jorge Amat ne fait rien comme tout le monde, et alors que nombreux sont les photographes qui passent de l’image animée (cinéma), il accomplît avec grâce le parcours inverse, passant de l’image animée, qu’il connaît bien en tant que réalisateur, à l’image inanimée…

 

Mais cette image » inanimée », la photographie, est-elle, en réalité, si inanimée que ça…?

 

Certes, elle est inanimée, si l’on considère que les filles photographiées par Jorge Amat (car il s’agit essentiellement de filles, j’ai l’impression) ne bougent pas (sur le papier du moins, car l’on se doute bien qu’il a fallu beaucoup d’animation, et peut-être même d’agitation, pour en arriver à cette inanimation photographique…cette fille enfuie sous un mètre cube de papier cristal! Cette autre écartelée entre chaine et cordages! Cette troisième livrée à des milliers de mains! Et j’en passe!

Ah, elles ont une âme, ces figures inanimées!

 

Animus – l’esprit-, Anima – l’âme- et puis, les mains, les pieds, les cheveux, les yeux, les bras, les jambes, les épaules, le dos, le ventre, les fesses, le sexe, la bouche, en un mot: L’Animal!

L’Animal ainsi que le présente Jorge Amat, saisi entre objet et pensée, entre froideur et brulure, entre tentation et frustration…l’Animal tout entier…animé…inanimé…ne faisant qu’Un!…

 

Préface de Pierre Bourgeade  pour le livre « Obsessions nocturnes2006

 

 

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